C’est une phrase qu’on entend souvent quand on prend des cours de théâtre : »Les enfants sont de grands acteurs ». Qu’est ce que ça veut dire ? Et pourquoi seraient ils meilleurs que les adultes ? Est ce qu’on est condamné à ne plus être bon si on a été conditionné dès son enfance ?

Vous avez déjà regarder des enfants jouer ? Quand je dis « jouer » je parle pas des jeux vidéo mais bien des jeux réels, physiques. Les cowboys et les indiens par exemple.

Vous avez remarqué comme ils arrivent à s’immerger dans un monde qu’ils ont créé ? Ils y croient et sont à fond dedans ! Peu importe ce qui se passe autour. Généralement les adultes les regardent amusés, sans trop savoir ce qui se passe ni comment ils arrivent à s’immerger comme ça. Mais le fait est qu’ils y croient !

Les parents pourraient les appeler pour aller à table ou leur dire de faire attention à ne pas se faire mal, les enfants ne feront même pas attention. Trop absorbés par ce qu’ils sont en train de faire.

La concentration

Quand on est acteur et qu’on voit ça, on ne peut que se demander « Mais comment ils font ? Ça a l’air tellement simple pour eux, tellement naturel. » L’autre question qu’on peut se poser c’est « comment pourrait on refaire la même chose sur un plateau de tournage ou sur scène ? »
En gros, comment être concentré comme ça ?

Ça nous est tous arrivé un jour ou l’autre, on est sur scène et tout à coup, sans savoir pourquoi, on sort du personnage. Ça peut être due à un trou de texte ou à un évènement qui n’était pas prévu (un bruit, quelque chose qui tombe, …) Alors que les enfants, on a beau leur crier dessus, ils continuent à croire à leur monde. Est ce qu’ils sont concentrés ? Focalisés ?

C’est une des raisons pour lesquelles beaucoup de professeurs de théâtre disent qu’il faut « jouer comme un enfant ». Il faut réussir à trouver la capacité à se jeter dans son personnage sans retenue. Mais ce n’est pas qu’une questions de concentration !

L’instant présent

Je l’ai déjà répété dans plusieurs articles mais cela passe avant tout par réussir à se connecter au présent de la scène. C’est à dire qu’il faut sortir de sa tête. Car en restant dans sa tête on risque d’être soit dans l’anticipation, soit dans la peur. Quoi qu’il arrive ces deux choses mènent au stress et donc amènent à se déconnecter du présent. Le résultat ? En regardant des acteurs qui sont dans leur tête, on ne fini par voir que des acteurs qui jouent et non pas des personnages qui évoluent.

Ce qui se passe c’est que petit à petit on est conditionnés et on a peur du regard des autres. D’ailleurs une des peurs les plus répandues c’est celle de parler en public ! (Plus que la mort ou les serpents). Il faut donc apprendre à se « dé-conditionner ».

Depuis qu’on est petit on nous dit ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Pendant des années. C’est l’éducation. Je ne dis pas que c’est une mauvaise chose, loin de là ! On en a besoin pour vivre en société. Par contre ce qu’il faut faire c’est essayer de retrouver cette « folie » qu’on avait quand on était enfant. Retrouver cette liberté tout en oubliant le regard des autres.

Tout cela passe par la détente. C’est pour cela qu’on fait souvent faire des exercices de relaxation dans les cours de théâtre. Voici un exercice simple pour diminuer son stress.

Cela passe par la détente mais aussi par le fait d’être au présent de la scène. Vivre l’instant dans la scène. Ne pas penser à son texte. Ne pas être dans l’anticipation. Car en étant au présent vous aurez plus de liberté. Et un acteur plus libre prendra plus son pied, et aussi ceux qui le regardent jouer.

 

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    4 replies to "Jouer comme un enfant"

    • Samuel

      Bonjour jack,

      Il est souvent dingue de constater les barrières sociales qui s’imposent lors de la pré-adolescence, ne serait-ce que pour adhérer à un groupe.

      Je sais que beaucoup ont peur du regard de l’autre et cela les figent dans l’action…

      La technique que j’emploie quand je joue un personnage, c’est de le jouer comme si je l’étais réellement, mais aussi de générer l’adhésion des enfants (je suis un animateur). Je suis donc dans un tel délire que si quelque chose vient à ébranler quoi que ce soit, j’y réponds avec le personnage que je suis en train d’incarner. Ce personnage, et c’est très important, je l’incarnais minimum 5 minutes avant de démarrer.

      Pourtant, j’ai été très très timide, mais le contexte de l’animation me donnait un alibi pour me révéler à moi-même. Cette méthode de concentration m’en a été bénéfique.

      • Jack

        Bonjour Samuel
        Oui totalement. C’est d’ailleurs quelque chose qu’on a tous plus ou moins vécu. C’est un age où on se cherche et où on cherche à faire partie de « groupes ». C’est moins le cas chez les petits enfants.
        C’est très bien que tu aies pu aller au delà de ta timidité et réussi à faire de l’animation. C’est en faisant des choses assez radicales et en sortant de sa zone de confiance qu’on arrive à avancer.

    • Sorelle

      Très intéressant cette idée de jouer comme les enfants. Merci bien

    • Queticia

      Les adultes non rien de moins que les enfants, au contraire. Ils en ont plus, ils pensent qu’en devenant adulte, ils n’ont plus l’âge de jouer, de s’amuser comme des foux, tandis-qu’a l’intérieur de chaque adulte demeure un enfant.
      Ce sont que des myths, les adultes se soucis juste de ce que les autres pourraient dire à leur sujet, s’ils les voyaient rire sans arrêt. Ils diront peut-être qu’ils sont devenus fou. Mais moi j’en ai rien à faire de ce que peuvent penser les autres de moi.

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