Est ce que le jeu d’acteur est quelque chose d’intellectuel ? On entend souvent dire qu’il faut « penser à ce qu’on dit », ou encore qu’il faut « croire pour faire croire ». On entend aussi les anglo saxons dire « Acting is doing ». Donc est ce qu’il faut penser, croire, faire ou juste ressentir ?

Différentes méthodes

Comme vous devez le savoir, il n’y a pas une, mais plusieurs « techniques » de jeu. J’en avait déjà parlé dans l’article La meilleure technique d’acteur.
Certains recommandent ce qu’on appelle la distanciation, comme le théâtre de Brecht par exemple, et d’autres recherchent le naturalisme, comme Stanislavski. C’est à dire que d’un coté on demande à l’acteur de ne pas s’identifier au personnage et de rester sur le message que veut transmettre l’auteur et/ou le metteur en scène, et d’un autre coté on a l’inverse, c’est à dire un acteur qui va essayer de s’identifier à son personnage.

J’ai récemment vu une interview de Stanley Kubrick. Il était réputé pour ne pas être tendre avec ses acteurs et pour leur refaire faire leurs prises plusieurs dizaines de fois car il était très perfectionniste. Dans cette interview il a aussi dit qu’il cherchait à effacer la concentration que peuvent avoir les acteurs dans leurs yeux quand ils ne connaissent pas leur texte sur le bout des doigts (à savoir qu’avec lui le texte changeait très souvent).

On en revient toujours aux mêmes bases, connaître son texte sur le bout des doigts. C’est bête à dire mais le nombre d’acteurs qui ne connaissent pas parfaitement leur texte et qui vont sur un tournage ou sur un casting … C’est assez énorme. Le coté positif c’est que ça fait moins de concurrence pour les acteurs qui bossent vraiment ! 😉

Croire, penser, ressentir ou faire ?

Penser c’est quelque chose qu’on peut faire avant de jouer, mais pas pendant. Quand on joue on oublie tout ce sur quoi on a travaillé avant, cela doit faire partie de nous. C’est avant qu’on fait son travail d’acteur. Quand on joue on reste au présent.

Pour ce qui est de croire, on ne pourra pas forcément croire en toutes les situations qu’on devra jouer. Quand on arrive à y croire c’est beaucoup plus facile, mais ce n’est pas toujours le cas. Parfois on doit donc passer par des moyens détournés pour avoir un certain résultat. Tout le monde n’est pas à égalité de ce coté là car nous sommes tous différents.

Ensuite il y a le ressenti. Là c’est pareil. C’est quelque chose qui est très difficile à contrôler. On peut y arriver mais ça ne marche pas à tous les coups. Ressentir telle ou telle émotion à un moment précis est un exercice très difficile. Là encore pour y arriver on peut avoir recours à des moyens détournés comme la mémoire affective, la mémoire sensorielle ou à son imagination.
Et il ne faut pas oublier que l’émotion est un résultat, non un objectif à atteindre !

Et enfin on a l’action. L’action c’est quelque chose de simple et concret. Quand on est dans l’action physique on est au présent, ce qui est une très bonne chose. Et quand on est au présent les émotions viennent beaucoup plus facilement, ce qui nous aide à croire en la situation. Du coup ça crée un cercle vertueux. D’autant que les actions physiques d’un personnage vont parler pour lui. C’est toute la partie non verbale qui est si importante dans un personnage.

Conclusion

Ce qu’on remarque c’est qu’il faut apprendre à se connaître soi pour savoir comment on fonctionne et comment on peut jouer avec soi même. Pour cela on peut tester plusieurs techniques et voir quelles sont celles qui fonctionnent le mieux pour nous.

La chose qui est certaine c’est qu’il faut bien préparer son rôle (c’est la partie mentale), et une fois sur scène, tout oublier et se concentrer sur le présent. Et pour cela être dans l’action physique aide beaucoup. C’est de là que le ressenti (les émotions), et la croyance naitront.

 

 

 

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